Les conditions en Inde sont plutôt simples/modestes voire austères pour l’occidentale que je suis : le confort est très spartiate, et l'hygiène est loin de nos standards ; que cela soit dans la rue, dans les bâtiments, les restaurants, mais également dans notre propre intimité : les toilettes, la salle d'eau, le lit etc.
A cela s'ajoute l'attention constante que l'on garde vis à vis des moustiques avec toutes les maladies présentes (paludisme, chikungunya, dengue )...
Mais une fois qu'on arrive à se détacher de tout notre confort habituel, alors c'est une part de nous-même qui s'ouvre à plus d'intériorité : ‘’simple living, higher thinking’’ !
Ne vous fiez pas aux apparences
C'est le livre Shantaram de Gregory David Roberts qui m'a vraiment introduit en premier à la culture indienne. Lin est un fugitif australien, obligé de rester vivre en Inde et décode ce peuple à travers des yeux d'occidentaux.
Un des événements qui m'avait marqué était lorsqu'il expliquait qu'un bus publique pouvait afficher la mauvaise destination ; aussi, il fallait demander au chauffeur sa réelle destination. En effet, il faisait cela car sinon, personne ne viendrait lui parler de la journée tellement sa destination était rarement prise..
J'avais trouvé l'anecdote cocasse et tellement impensable en occident ! Mais en Inde, tout est possible..
Simplement boire de l'eau !
L'ashram de Ramana Maharshi est l'ashram le plus visité à Tiruvannamalai. On y trouve également beaucoup d'occidentaux, sa doctrine étant très répandue en occident (l'Advaita Vedanta).
Même des choses apparemment simples en occident comme boire de l'eau, peuvent devenir un vrai casse tête en Inde.
En déplacement à Tiruvannamalai, nous n'avions pas la possibilité d'avoir accès à de l'eau potable comme à Auroville juste avant par exemple ; aussi, nous avions commencé à consommer de l'eau en bouteille.
Bien sûre, les commerçants n'apportant pas attention comme on le ferait en occident à leurs marchandises, il peut arriver que l'eau, en bouteille en plastique, reste toute la journée exposée à la chaleur et le soleil (>35°C en journée, avec un soleil de plomb). Afin de minimiser l’usage des bouteilles en plastique dans un soucis d’écologie, et pour notre santé (bpa etc.), nous décidons de prendre l'eau potable à l'ashram de Ramana. Nous finissons par trouver un robinet où est écrit 'Drinking water'. Après une rapide vérification du trajet de la canalisation, de voire que beaucoup de personnes dont des étrangers s'abreuvaient à cette source, nous faisons également notre stock d'eau.
Faute de bon sens
La foi ne remplaçant pas le bon sens, nous payons rapidement notre naïveté. En effet, après avoir bu tout l’après-midi cette eau, en début de soirée, nous commençons à avoir des maux de ventre.. S'en suit la diarrhée, l'envie de vomir, des douleurs à l'estomac et au bas ventre, sensation de faiblesse etc..
Autant il est possible de profiter de l’Inde en étant en bonne santé ; autant cela devient vite un calvaire lorsqu'on est malade !
'Drinking water'
Nous sommes finalement sauvées le lendemain par notre amie occidentale qui vit en Inde depuis 40 ans. Elle nous explique que l'eau n'est pas du tout potable. Elle vient en fait du lac qui est remplie de déchets et d’excréments qui stagnent en profondeur ; or avec les fortes températures, le niveau de l’eau est bas, et donc particulièrement contaminée..
Elle nous explique que la raison pour laquelle il est écrit 'drinking water', est pour que les gens ne la gaspille pas. En effet, si il est ecrit : 'do not waste water' alors, cela n'est pas suffisant. Seulement si il est écrit que c'est de l'eau potable qu'on l'utilisera avec modération.
De plus, il est également possible que la citerne d'eau soit en plus contaminée par des singes qui auraient laissé tomber dedans des ‘’choses'’, et que cela fermenterait.. ; sur le moment, en apprenant tout cela, nos visages devaient être très drôles à regarder..
Finalement, sur ses conseils, c'est le Vilva, boisson ayurvédique préconisée dans notre cas, qui nous rétablit en un peu plus de 24 heures..
Une belle leçon
Cela fut ma dernière expérience en Inde pour cette année.
Je finirais par les mots de notre amie que je retranscris ici : tu peux considérer que c'est une bénédiction ce qui t'ait arrivée car ainsi tu pourras en parler autour de toi et prévenir d'autres personnes, évitant ainsi qu'elles tombent malade.
Encore une fois, c’était une belle leçon, ressentie dans sa chaire, sur comment réussir à voire le verre à moitié plein et non à moitié vide, et à transformer une difficulté en opportunité.
Pour celles ou ceux qui le souhaitent, c'est l'Inde : riche en enseignements à chaque instant.
Et pourtant, je finis par me rendre compte, à la veille de mon départ, que l’Inde ne se limite pas à l’Inde géographique ; mais s’étend partout où l’on est.
Car au final, notre enseignement, c'est la Vie à chaque instant ...
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